Il est de ces silences qui glacent l’immédiat,
Au creux des landes vides, des échos de pierres froides
Sous la voûte d'un ciel indifférent et las,
Par-delà les tours vides et les noires façades

D'une antique cité prise entre les méplats
D'un fleuve aux reflets gris de pourriture fade,
Où même le soleil n'ose jeter un éclat
Sur les places désertes aux mornes colonnades.

Au détour des méandres flottent des choses mortes.
Cadavres inouïs que l’homme a oubliés,
Impressions d’infini égarées dans les limbes
Aux couleurs indécises des suppliques fanées.

Quand au gré des courants s’échouent, sans autre escorte
Que les grèves de galets par le temps délavés,
Les caravelles perdues aux portes de l’Olympe
S’endorment dans des rêves au goût d’éternité.