Bon, les gens, j'ai un truc à vous dire.

On ne fêtera pas Noël ou Nouvel-An cette année-ci, mettez-le-vous dans le crâne une bonne fois pour toutes, et passez à autre chose. Vous m'emmerdez et m'insupportez profondément, vous tous qui pleurnichez à longueur de journée sur "Mes libertés, ceci", "Mes traditions, cela", "mon moral, mes loisirs, mes droits, ma vie, mon confort, mon mon mon, ma ma ma, mes mes mes !!!". Pitié, s'il vous plaît, VOS GUEULES !!!!!

On est TOUS dans le même bateau, que vous le vouliez ou non. Tous. Que vous croyiez à la réalité du Covid ou pas, que vous soyez un complotiste antivax (pardon, un "hésitant vaccinal", paraît que c'est la nouvelle terminologie bien-pensante) ou pas, que vous soyez convaincu que tout ça ne vous concerne pas ou pas, que vous soyez un "aigle qui voit tout" ou pas, que vous vous prosterniez le soir devant une statue de Raoult ou pas, que vous soyez convaincus que nous sommes à l'aube d'une hécatombe d'ampleur biblique ourdie par les éminences grises du WEF avec l'aide de Bill Gates, des Illuminatis reptiliens et d'Hitler dans sa base de la terre creuse ou pas. Vous êtes humain, vous êtes coincé sur cette planète, alors pas le choix, vous devez faire avec. Donc, s'il vous plaît, commencez par la fermer, ça permettra de se poser deux minutes et de réfléchir un peu plus sereinement. Essayez, vous verrez : c'est ahurissant comme on réfléchit mieux une fois qu'on arrête de geindre à tout bout de champ.

Donc : on peut soit continuer à faire le gros dos encore un peu en espérant que tout ça se calme assez jusqu'à ce que les vaccins soient disponibles en grandes quantités et qu'on puisse aborder l'été 2021 avec une certaine légèreté d'esprit. Ou on peut continuer à faire les cons, à se comporter comme des connards égoïstes, à ne penser qu'à son petit univers, à rouler pour la team #moidabord, à prétendre que ça n'arrive qu'aux autres, à affirmer que les vieux c'est pas grave s'ils crèvent vu que de toute manière leur espérance de vie c'est pas brillant, à applaudir hypocritement les infirmières à 20h tout en postillonnant bien fort avec votre masque sur le menton, et à braver les consignes pour se donner l'illusion que putain, ouais, on est des rebelles, ces cons de politiciens auront pas notre liberté !

Sauf qu'il serait peut-être temps de grandir, non ? De piger une fois pour toute que chaque soirée avec des potes, chaque repas improvisé avec la famille pour soulager un peu la solitude des grands-parents, chaque lockdown-party organisée ou à laquelle vous participez, c'est un coup de canif de plus dans la toile de la montgolfière, toile qui fuit déjà de partout, qui ne porte plus grand-chose, et qui, au rythme où vont les choses, va finir par se crasher en beauté pour terminer dans un état au-delà de tout espoir de récupération.

Alors bordel oui, on n'en peut plus. Oui, on connaît tous au moins une personne qui se retrouve dans la mouise à cause de la situation, dont l'activité a été obligée de fermer et qui se dépêtre dans des problèmes économiques qu'on ne souhaiterait à personne. Oui, on en fait des cauchemars, on déprime, on a des idées noires, on ne supporte même plus de voir toujours les mêmes tronches quand on vit avec sa famille. Oui, ce n'est plus tenable sur le long terme cette solitude, cette incertitude permanente, cette impossibilité de se projeter à plus de quelques jours, cette misère sociale, cette précarité financière, cette destruction de pans entiers de l'économie, sans parler des seniors abandonnés dans les maisons de repos, des soignants qui avancent comme des zombies sur les rotules depuis des mois, des malades qui attendent de pouvoir reprendre des traitements dont ils ont un besoin vital. Oui, c'est indécent ces étalages permanents de jeux minables, d'improvisation criminelle, de démonstrations d'incompétence et de récupérations pathétiques dont les politiciens ne cessent de nous gratifier, qui nous filent des envie de leur fracasser la tronche à grand coups de battes cloutées, et qui nous rapellent qu'on a vraiment pas mérité de devoir se coltiner la classe politique la plus imbuvable et la plus lamentable du monde civilisé. Merde, si même un asocial introverti tel que moi en arrive à être malade de ne plus voir personne, à rêver la nuit de gigantesques teufs débridées et à sentir à quel point il est douloureux d'appeler de tous ses vœux ces contacts humains que je fuis d'ordinaire comme la peste, alors oui c'est grave. Vous êtes à bout, vous craquez, vous êtes au bord du précipice ? Vous n'êtes pas les seuls. On l'est tous, à des degrés divers, même ceux qui ont accueilli au début cette pandémie comme une formidable occasion de se retrouver enfin avec la meilleure compagnie qu'ils connaissent : eux-mêmes.

Mais vous savez quoi ? On peut y mettre fin. Ou si pas y mettre fin, en tout cas contribuer fortement à faire en sorte qu'on puisse tous retrouver un semblant de vie normale d'ici quelques temps. Si d'autres pays y sont arrivés, on peut le faire aussi. Après tout, en Australie, à Taïwan, en Corée du Sud ou en Nouvelle-Zélande, ils ne sont pas forçément plus malins que nous. Ils sont juste plus disciplinés, plus soucieux du bien commun. Voilà pourquoi faut qu'on s'y mette tous. Et quand je dis tous, c'est tous : vous, vos parents, vos enfants, votre boucher, votre comédien préféré, votre pote avec son hobby insupportable de faire des maisons en pots de yaourt usagés, votre crétin de collègue que vous ne supportez pas d'ordinaire plus de 5 secondes mais qui vous manque fort depuis des semaines, votre coiffeur qui se demande s'il pourra encore réouvrir son salon l'année prochaine... Tous, on peut contribuer à ce que tout ça redevienne plus vivable. Et le meilleur dans tout ça, c'est que ce qu'il faut faire n'a pas changé d'un iota depuis le début de toute cette merde, et que vous savez très bien de quoi il s'agit vu qu'on nous le répète au moins 5000 fois par jour au point que ça en devient insupportable d'infantilisation - mais au moins, c'est rentré.

  • Restez chez vous si vous n'avez rien à faire dehors.
  • Si vous sortez, mettez un putain de masque.
  • Gardez vos distances avec les gens.
  • Faites attention à vos proches et prenez soin d'eux, mais à distance tant que c'est possible.
  • Lavez-vous les mains ou nettoyez-les avec du gel.

Et le plus important : nos ministres nous ont bien fait marrer avec leur métaphore de l'équipe de onze millions de belges, non ? Moi, ça m'avait foutu en rage, cette culpabilisation permanente alors que je n'ai en gros plus aucune vie sociale (voire vie tout court) depuis mars 2020. Moi qui me prive de tout, qui reste cloîtré dans ma propre maison à l'écart de ma propre famille, je devrais culpabiliser pour les conneries commises par quelques abrutis congénitaux ? Et puis quoi encore ?

Ben en fait... Si. Si, je devrais culpabiliser. Et si je culpabilise, je dois faire en sorte que ces crétins congénitaux comprennent. Et pour qu'ils comprennent, pas le choix, faut que tout le monde comprenne. Pour qu'on en arrive à une masse de critique de gens qui auront compris et qui pourront expliquer (à coup de baffes dans la gueule s'il le faut) à tous les crétins congénitaux qu'il est temps d'arrêter de faire les abrutis. Et arriver à ça, c'est de ma responsabilité tout autant que de la vôtre.

Et si on doit sacrifier, une fois dans notre vie, une fête de Noël pour y arriver, alors le prix à payer ne sera vraiment pas élevé. En plus, vous vous rendrez service vu que c'est toujours à Noël que vous bâfrez comme des gorets et que vous venez pleurer que vous ne rentrez plus dans vos fringues après. Tout bénef, me remerciez pas ^^

Allez, courage. Serrez les dents, les poings, les fesses, ce que vous voulez serrer, mais surtout tenez bon. Pour que bientôt, on puisse tous se serrer bien fort les uns contre les autres, quand on aura démoli cette saloperie de merde de virus.

Prenez bien soin de vous et des autres. Mais tenez bon. Et partagez si vous voulez, c'est aussi fait pour ça. Bises distancielles (mais fort, hein...)